Les paniers bio - ça vient d'où?

 

Les premiers pas

Il faut remonter aux années 1960-70 pour voir les premiers projets concrets d’agriculture soutenue par la communauté (ASC). Ce sont des mères, au Japon, qui étaient inquiètes de ce qu’elles donnaient à manger à leurs enfants. Elles ont contacté des agriculteurs et leur ont demandé de produire, spécifiquement pour leurs familles, des aliments biologiques, exempts de pesticides et d’engrais chimiques. En échange de leur aide, les femmes ont proposé aux agriculteurs de payer la récolte en avance. Cela permettait aux agriculteurs d’assumer des coûts supplémentaires liés à l’agriculture biologique. C’est la naissance du mouvement teikei, qui signifie en japonais « alimentation avec le visage du fermier ». C’est une agriculture humaine, locale, communautaire, avec la santé au cœur des préoccupations de l’agriculteur.

Un mouvement similaire naît en Suisse, où des fermes engagent des partenariats avec des citoyens et leur fournissent des denrées biologiques. En échange, les citoyens partenaires paient leur saison en avance et participent aux travaux de la ferme. Le mouvement se répand en Allemagne et dans le reste de l’Europe.

Il faut attendre au début des années 1990 pour voir le mouvement débarquer au Québec. Quelques fermes tentent des expériences. Puis, un réseau est mis sur pied par Équiterre: le Réseau des Fermiers de Famille. Aujourd’hui, le Réseau compte plus d’une centaine de fermes à la grandeur du Québec et du Nouveau-Brunswick, tous soucieux de fournir des aliments sains aux familles de leur communauté. Ensemble, ces fermes nourrissent plus de 20 000 familles. En Beauce, c’est au moins 150 familles qui s’abonnent à des paniers de légumes biologiques chaque année.

 

Une variété d’offres

Chaque ferme membre du Réseau des Fermiers de Famille a une offre un peu différente. Certains agriculteurs préfèrent préparer les paniers de légumes et les livrer tels quels. D’autres offrent un panier d’échange, pour les partenaires qui préfèrent un légume à un autre. D’autres encore tiennent la formule mini-marché où les partenaires choisissent les légumes selon les directives du fermier (par exemple, chaque famille a droit à 9 légumes parmi 14 choix offerts).

Le partenariat exigé des membres diffère aussi d’une ferme à l’autre. Certaines fermes font signer un contrat en début de saison. D’autres demandent des heures de travail agricole durant l’été, selon les capacités des membres. Enfin, certaines fermes sont plus flexibles que d’autres concernant les vacances et les durées d’abonnements. Bref, les citoyens peuvent maintenant trouver une formule qui leur convient personnellement.

Les avantages

La démonstration des bienfaits de l’achat local n’est plus à faire… Mais parfois nous sommes tellement absorbés dans nos tâches quotidiennes, ou alors nous agissons par habitude et nous oublions l’importance de la provenance des aliments. Une étude publiée en 1998 aux États-Unis démontrait que les aliments parcouraient en moyenne 2400 km avant d’arriver à destination. Faites l’exercice la prochaine fois que vous serez à l’épicerie et vous serez surpris! Malgré notre souhait de consommer plus d’aliments locaux, moins du tiers de notre assiette provient du Québec. Toute cette distance parcourue a un prix non seulement pour l’environnement (gaz à effet de serre) mais également pour notre santé. En effet, les fruits et légumes cueillis au stade de maturité adéquat sont beaucoup plus nutritifs. 

Un des grands avantages de l’agriculture soutenue par la communauté est également la justice sociale. En effet, quand le citoyen achète directement du producteur agricole, il lui donne un juste prix pour son travail. Il n’y a pas d’intermédiaire qui doit profiter de la transaction. La vente directe rend possible l’agriculture à petite échelle, non-mécanisée.

 

Je vous encourage à ajouter des produits bio et locaux dans votre assiette. Ensemble, faisons de notre communauté un endroit où les citoyens et la nature sont en santé!

Pour pousser la réflexion:

ÉQUITERRE. L’agriculture soutenue par la communauté, Éditions Berger, 2011

ÉQUITERRE. http://equiterre.org/solution/pourquoi-manger-local